« SBFM. LES SALARIES APPELLENT A LA « RESISTANCE »

Publié le par la gauche alternative dans l'Oise


Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 20 décembre, à Hennebont (56), pour la défense de l’emploi à la SBFM. Fragilisée par la crise de l’automobile, la société, qui emploie 550 salariés, est en redressement judiciaire.

Les salariés de la SBFM (Société bretonne de fonderie et mécanique) ne baissent pas les bras. « Les fêtes de fin d’année vont se dérouler dans un climat d’anxiété. Mais nous sommes loin d’être résignés », confirme Pierre Le Ménahès, le délégué syndical CGT, rasséréné par la mobilisation d’hier matin, à Hennebont. À l’appel de plusieurs organisations syndicales et de partis politiques, des milliers personnes ont défilé derrière une banderole pour la défense de l’emploi à la SBFM. L’avenir de l’un des plus importants employeurs du pays de Lorient a permis d’afficher un front uni chez les élus. De gauche comme de droite, de Gâvres à Auray, de Guémené-sur-Scorff à Port-Louis, deux députés et une dizaine de maires, ceints de leur écharpe tricolore, ont manifesté leur solidarité teintée d’inquiétude. Seule absence remarquée et commentée : celle du maire de Lorient et président de la communauté d’agglomération et de ses adjoints.

« Nous rendrons tous les coups »
Mais ces désistements ajoutés aux commerces restés ouverts durant la manifestation - alors qu’ils s’étaient engagés à fermer leurs grilles durant une heure - n’ont pas entamé la détermination des ouvriers. « La SBFM reste l’un des fleurons de la fonderie française et elle demeure indispensable aux constructeurs tels Renault et Peugeot », souligne Pierre Le Ménahès, qui appelle à la résistance. « Nous rendrons tous les coups qui nous seront portés. Sous aucun prétexte, nous n’accepterons un seul licenciement ».

Un retour dans le giron de Renault ?
Plus qu’au propriétaire italien du site, accusé d’avoir « dilapidé l’outil industriel », cette menace s’adresse avant tout aux autorités. « Si on avait davantage écouté les travailleurs, il y aurait aujourd’hui une prise de conscience plus forte. Aujourd’hui, nous adressons un signal clair : si le gouvernement refuse de prendre ses responsabilités, il y aura une véritable explosion sociale », prévient Gérard Perron. Le maire d’Hennebont n’oublie pas que la SBFM est née en 1966 de la colère engendrée par la fermeture des forges d’Hennebont. C’est le message qu’il adressera au ministère de l’Économie, avec les autres membres de la délégation reçue mardi à Paris. « Renault est notre ancien propriétaire et notre principal client (68 % de la production pour Renault, et 16 % pour PSA). Avec le groupe PSA, ils ont déclaré que nous étions incontournables et stratégiques. Alors qu’ils passent à l’acte ! ». Pour le délégué syndical CGT, le salut de la SBFM passe par une reprise du site par Renault. Aujourd’hui, les vacances imposées (jusqu’au 4 janvier) ont un goût amer. Mais tous les salariés seront fixés le 20 janvier, lorsque le tribunal de commerce de Lyon se prononcera sur la poursuite ou non de l’activité.

Publié dans lu dans la presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article