manif du 22 mai dans l'Oise : revue de presse

Publié le par la gauche alternative dans l'Oise

Le Parisien - 23.05.08

Beauvais
Plus de 3000 manifestants pour les retraites

Démonstration de force hier dans les rues de Beauvais. A l'appel d'une intersyndicale, plus de 3000 personnes ont manifesté pour dénoncer notamment l'allongement de la durée de cotisation pour les retraites à 41 ans. Un cortège hétéroclite où lycées en grand nombre et salariés du public et du privé se sont retrouvés côte à côte. Les lycées s'étaient échauffés le matin même lors d'une manifestation qui avait réuni plus de 250 jeunes.
On entendait donc dans les sonos aussi bien les refus de voir supprimer des postes de profs à la prochaine rentrée que celui de vouloir travailler plus pour pouvoir toucher sa retraite. Pour beaucoup de jeunes, c'était une sorte de baptême de la contestation, immortalisé sur les appareils photos des portables.
Pour Jean-Louis aussi, salarié d'une entreprise du Beauvaisis. A 54 ans, il descendait pour la première fois dans la rue. "Je bosse depuis l'âge de 14 ans et, là, il y en a vraiment ras le bol !"
La manifestation s'est déroulée sans incident. Devant la préfecture, une banderole a été brûlée avec l'aide d'un cahier de textes auquel le feu avait été mis... Un petit air de Mai 68 ?

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Le Courrier Picard - 23/05/08

Beauvais
Des Lycées dans la manifestation

La journée d'action pour les retraites a débuté hier matin par le défilé d'environ trois cents lycées. Leur cortège autonome s'est fondu, l'après-midi, dans la manifestation départementale.

A Beauvais, siège de la manifestation départementale pour les retraites à laquelle a appelé l'ensemble des syndicats hier après-midi, cette journée de manifestation a débuté dès 8h30 avec un défilé de plusieurs centaines de lycées.

Leur manifestation est partie du Lycée Paul Langevin, établissement généralement à la pointe des protestations de la jeunesse. Ces lycées ont ensuite emprunté le parcours, non moins habituel, les menant de grille en grille devant les autres lycées afin de grossir leurs rangs en débauchant d'autres camarades.
La procession menée tambour battant d'un pas très vif contrastant avec celui beaucoup plus posé et lent des syndicalistes aguerris et plus âgés l'après-midi, a donc mené le cortège grossissant devant le lycée Truffaut, puis Corot avant de rejoindre le centre-ville pour atteindre les Jacobins, puis Faure et Hachette.

Entre-temps, devant un autre établissement, l'institution Saint Vincent de Paul boulevard Général de Gaulle, un bref incident s'est joué. Un manifestant a été interpellé par la police à la suite de dégradations légères faites sur les grilles de l'établissement privé.
La spontanéité de ce mouvement a pris de court la police nationale. Celle-ci a immédiatement fait appel aux renforts de la police municipale pour accompagner et canaliser ce défilé juvénile. Un équipage déboulait même avec un chien, rue du Faubourg Saint Jacques vers 10h, en queue de cortège, mais sa voiture disparut aussi vite qu'elle était apparu. Par le nombre d'hommes en uniforme, et parfois en civil, il s'agissait de montrer à ces manifestants inexpérimentés, et surtout aux plus entreprenants d'entre eux suivis comme du lait sur le feu, que le rapport de force pencherait pour le maintien de l'ordre...
Après la dispersion, le temps du déjeuner, de leur mouvement matinal autonome, les lycéens sont venus se joindre vers 14h30 au défilé départemental des adultes. Les adolescents, qui avaient manifesté en bien moindre nombre une semaine plus tôt, contre la réforme de l'éducation, n'ont donc pas battu en retraite hier. Que ce fut contre l'allongement des annuités de cotisations, comme leurs ainés le clamaient, c'était sans doute une autre histoire...

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Picardie
Les retraites mobilisent près de 8000 Picards

Les cortèges contre l'allongement du temps de travail pour les retraites se sont multipliés dans toute la région hier. Chaque manif a vu défiler des lycées en soutien aux salariés et les délégations des entreprises locales en difficultés.

Près de 2000 manifestants ont battu les pavés amienois hier après-midi. Ils étaient 3500 à Beauvais et 1300 à St Quentin.
"Les retraites ont mobilisé le secteur privé" remarquait Patrick Joan, secrétaire général de l'union CGT de la Somme, "d'habitude, c'est un secteur qui ne manifeste pas autant".
Les enseignants, qui on déjà fait grève il y a quelques jours, n'étaient pas très nombreux, et des pans entiers de la fonctions publique étaient absents à Amiens où,pour changer, le cortège a défilé, contrairement à l'habitude, depuis la maison de la culture vers Saint Leu.
Dans toute la région,les lycées et étudiants sont venus en nombre soutenir les salariés. A Beauvais ils ont commencé à faire le tour des lycées dès 8h30. Un adolescent a d'ailleurs été interpellé par la police pour des dégradations sur les grilles d'un établissement. Dans l'Aisne, à St Quentin, 250 lycées ont mené leur propre manifestation à 14h avant celle des salariés à 17h30.
Certains organisateurs s'attendaient à voir plus de monde à Amiens hier. Mais deux autres manifestations se sont déroulées à Abbeville et Friville, amputant d'autant les effectifs amiénois.
Dans le Ponthieu, 500 personnes environ ont fait le déplacement. Dans le Vimeu, 400 manifestants ont investi les rues de Friville.
"Je suis là pour défendre les retraites de mes enfants et petits-enfants", explique Francine Dercourt, militante FO à Albert qui s'est rendue à Amiens. "J'ai 59 ans, alors pour moi c'est quasiment fini, mais il n'est pas possible de demander à un ouvrier de rester plus de 40 ans sur un poste aux 3x8. Ces gars-là sont usés et ne profiteront pas de leur retraite, c'est inadmissible. Si on veut trouver de l'argent, il faut taxer les profits, c'est tout."
Vers la tête du cortège de la capitale régionale, les lycéens puis les étudiants scandent les mêmes slogans que les plus vieux salariés.
"On ne veut pas d'une société qui veut nous faire travailler jusqu'à 70 ans" clame Julia Simmonds, de l'UNEF. "On nous dit que l'espérance de vie augmente mais dans le même temps, les franchises médicales augmentent ; alors les plus pauvres ne pourront toujours pas profiter longtemps de leur retraite !"

Publié dans lu dans la presse

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